lundi 15 décembre 2008

C'est Thirion qui le dit : "Burn after Reading est le Boulevard de la Mort des Coen, un film préoccupé de vitesse, abandonnant les récits tentatulaires et choraux (...)"

Pas faux sur ce point ( la vitesse). A côté pour le reste : Tarantino filme d'adorables cagols, les Coen shoote de misérables crétins. Le braquet est le même, pas la conduite.

jeudi 11 décembre 2008

Lisez ça. Si, si.
J'avais raison finalement. J'appelais ça de l'autoflicage, Foucault parle de panopticon, mais le principe est le même : faire un maton de votre vis-à-vis.

Ah oui, puis regarde aussi ça.
The matrix has you.

lundi 8 décembre 2008

104

Lu ça.
Puis vérifié sur pièces.
Et le 104 est un tube. Une conduite forcée. S'y matérialise cette glissade permanente des corps, cette impression si contemporaine de passer parce qu'on nous refuse. Je suis un étranger. Ici tout est pure surface, conçu pour nous accélérer, pauvres particules, nous cracher à l'autre bout du canon. L'ambiance hall de gare ou quai d'embarquement n'est pas feinte : le 104 est un non-lieu. Sauf qu'aucun drame ne s'y joue. Pas de départ, ni d'arrivée, rien d'autre que la traversée hébétée du vide, une déambulation glaciale et mortifère (il s'agirait d'un ancien et gigantesque funérarium). Si l'art est rencontre, confluence, synergie (à en croire les responsables de ce truc), il a déserté ces lieux, et l'on ne voit pas comment il pourrait y revenir. Difficile de voir ici autre chose qu'un détachement souverain, qu'une déconnexion, pardon, une sur-connexion spatio-corporelle. De là, sans doute, sa beauté conceptuelle, cette fascinante inclination des lieux à nous considérer comme pure trajectoire plutôt qu'être humain, à nous comprendre dans sa structure comme on y injecterait un fluide. Attention : stationnement interdit.