Tout « auteur » qu'il soit, Mike Leigh ne s'est jamais départi d'une certaine posture neuneuisante. Ainsi de la bonté sacrificielle de Vera Drake ou du misérabilisme rayonnant d'All or Nothing. Mais ce qui n'était jusqu'alors qu'un détestable travers est devenu système, dépassant largement dans Be Happy la dose prescrite de béatitude. L'argument ? Poppy, une institutrice excentrique et hilare, qui a décidé de mettre son entourage sous perfusion d'ataraxie. Sorte de croisement irresponsable entre Amélie Poulain et Odette Toulemonde, cette tornade psychanalyse son moniteur cyclothymique, devise benoitement avec les clodos, biffe tout d'un grand éclat de rire, persuadée de l'efficacité curative de sa positive attitude. Et pas un sniper pour l'abattre.
Sans doute shooté aux bisounours, le jury du dernier festival de Berlin a salué la composition de Sally Hawkins d'un prix d'interprétation. C'est que, vous comprenez, derrière les gloussements crispants de Poppy sourdrait la plus belle des philosophies : mieux vaut en rire qu'en pleurer. Tentant en effet. Mike Leigh, sans doute las de cadrer systématiquement des larmoiements diluviens, leur préfère cette fois l'histrionisme d'une délurée congénitale. Même s'il fait mine de se draper dans des oripeaux de commentaires sociétaux (on se refait pas), c'est avant tout Poppy et son rapport débilitant au monde qui l'intéressent. Mais avec un personnage univoque pour point focale, comment voulez-vous que Be Happy se trouve un horizon, accumule autre chose que des espiègleries redondantes, dégage des enjeux un tant soit peu solides ? Surplace narratif et philo prisunic : on en viendrait presque à regretter le pathos expiatoire des précédents Leigh. Du film ne reste finalement en mémoire qu'une litanie irritante, qu'une succession de tableaux aussi couillons qu'inoffensifs : Poppy à l'école, Poppy à la plage, Poppy apprend à conduire, Poppy et ses copines... Gaffe à l'embolie quand même.
Membres de l'amicale du blockbuster dégénéré, Voyage au centre de la Terre - 3D ne vous réjouira qu'à moitié. En lieu et place de l'adaptation shootée aux pixels attendue, nous voilà face à une impayable croûte numérique, sorte d'objet migraineux coincé quelque part entre les bidouillages acidulés de Spy kids et le Futuroscope. (la suite ici)
Ultime soubresaut d'une série exsangue, X-files regeneration (I want to believe en v.o.) n'a rien de cette conclusion majuscule que certains fantasmaient. Il s'agit moins ici de solder les comptes de la saga que d'en prendre le pouls. Mais pour goûter sa beauté hivernale, encore faut-il dépasser une intrigue dégénérée à base de mutants bicéphales, de Frankenstein des Carpates et de pythie pédophile. Ce n'est qu'une fois ces McGuffin ingurgités que poignent les enjeux véritables, entre remise en question et amours contrariées. (la suite ici)
Sortir Shaolin basket au moment précis où la Chine écrase ses J.O. tient autant du coup commercial que du pied de nez sportif. Dopés les Chinois ? Oui, mais seulement au kung-fu. Dans le sillage de Stephen Chow qui avait transformé nos bons vieux terrains de foot en tatamis de la déconne (Shaolin soccer), Kevin Chu s'attaque aux parquets avec la fureur de vaincre. Dunks surréalistes, trois points à l'aveugle, contres à coup de high-kick... A un suffixe près, le programme spolie Shaolin soccer dans les grandes largeurs. Le savoir-faire en moins... (la suite ici)